Éducation bienveillante·Communication Non-Violente

Comment faire pour que les autres acceptent mes choix ?

Aaah ! La jolie question !
On ne se sent pas trop seule, quand on est sur Facebook dans des groupes de parents (ok, honnêtement, de mamans) prônant la bienveillance, l’allaitement et tutti quanti.
Mais qu’en est-il quand la bulle virtuelle n’est plus ?

Que faire quand on entend : « Ah, elle est tout le temps dans tes bras. Tu vas en faire une capricieuse ! », ou encore : « Alors, il fait bien ses nuits ? Non ? En cododo ? Mais quelle mauvaise habitude ! », et d’autres : « tu comptes l’allaiter longtemps ? ».
Ça exaspère sérieusement, surtout si c’est fréquent et que cela vient de proches et de collègues qu’on côtoie au quotidien.
Mais c’est quelque chose que chaque parent doit gérer, parce qu’il s’avère que les personnes sont souvent tendance à croire qu’ils ont un droit de regard sur le comment du pourquoi de la dynamique familiale des autres. C’est presque culturel, tellement ces questions sont récurrentes.
Alors, que faire pour parer à ces remarques ?
D’abord, la réponse va changer en fonction de l’interlocuteur que tu as. En effet, si c’est face à un illustre inconnu, tu pourrais te satisfaire de te dire que ce n’est qu’un ignare, et basta. Même si cela véhicule une énergie négative, la personne que tu croises une fois dans ta vie… On s’en fiche qu’elle accepte tes choix. Par rapport à tes proches, l’impact est logiquement plus fort. Certainement parce que c’est frustrant de constater que ces personnes ne t’accorderaient pas de confiance par rapport à tes actes vis-à-vis de ton enfant.

Il pourrait être utile que tu te questionnes sur ce que la personne tente de te partager en faisant cette remarque-là. Tu peux lui demander : « Tiens, je vois que tu t’intéresses à tel sujet. Y a-t-il une raison précise ? ». Les personnes tentent généralement d’exprimer quelque chose derrière une question ou une critique. Approfondir le sujet avec cette personne peut permettre de discuter avec plus de profondeur et sans que personne ne se sente jugé.

Une autre technique est de retourner la question ou la remarque envers la personne, par exemple : – – « Tu l’allaites encore ? » ; – « Oui, pourquoi ne le ferais-je plus ? ». De cette manière, c’est à cet individu de justifier son questionnement, et pas à vous. L’idée est que ce soit la personne qui fasse une remarque qui ait à expliquer son cheminement de pensée… Parce que je me demande quelle argumentation quelqu’un peut trouver pour prouver qu’un enfant deviendra capricieux s’il est materné.

Ensuite, il est possible de simplement affirmer son choix et d’évoquer, de manière ferme, assurée et souriante qu’on est très au clair avec ce que la personne met en évidence. Dans la plupart des cas, on est ravi de fonctionner de telle sorte. Alors pourquoi se perdre en justification qui nous place en position basse ? à «Oui, on fait du cododo ! C’est génial. On dort sereinement et je n’ai même pas besoin de poser le pied par terre, c’est hyper pratique ! ». Simple, efficace, s’affirmer et ne pas laisser de place à la discussion quand on en veut pas. Tu as le droit de refuser le « débat ».

Si certaines personnes, à qui tu es susceptible de confier tes enfants, par exemple, ne veulent pas ou ne comprennent pas tous tes principes, tu peux leur expliquer simplement ton cheminement de pensée. Sans te sentir jugé.e mais sans non plus mettre en évidence que leur choix sont/étaient mauvais. Ils sont/étaient différents. C’est sûrement une des difficultés, c’est que les personnes se sentent jugées sur leur manière de faire quand tu exposes la tienne. Elles acquièrent souvent la sensation qu’elles ont mal agi et que tu veux faire mieux qu’elles. Incontestablement, cela doit être vraiment difficile à vivre de se sentir jugée. Veille à bien exprimer que tu as fait des choix en fonction de tes affinités et des dernières connaissances en neurosciences éducatives, et que tu te sens bien là-dedans. Tu peux aussi préciser que tu reconnais leurs compétences pour telles ou l’autre élément mais que tu n’as pas envie que cela s’applique à ton/tes enfant.s.

« Oui, Maman/Papa/Autrui, j’ai mangé souvent plein de Nute**a quand j’étais petit.e et je ne m’en suis pas mal porté.e. Mais je n’ai pas envie qu’eux en mangent. On a appris des informations sur les conséquences à long terme et je veux préserver leur capitale santé. Je compte vraiment sur toi comme partenaire là-dedans ! »

Après, il est aussi nécessaire, avec les plus proches de lâcher-prise sur certains aspects. Le mieux étant de choisir ses batailles. Refuser catégoriquement les écrans, la nourriture non biologique, les goûter hyper sucré, les jeux électroniques, c’est valable au quotidien par les parents qui donnent une ligne de conduite constante. Si, ponctuellement, il y a des écarts de conduite, cela ne met pas en péril l’enfant.

Cela va dépendre du degré de confiance donné à la personne en question. Il n’est pas question de lâcher-prise sur quelqu’un qui dirait : « Moi, quand je le garderai, je le laisserai pleurer, qu’il comprenne qu’il n’a pas à décider ! ». Forcément, ce genre d’individu, résistant à toutes explications tangibles, on ne leur confie pas la prunelle de nos yeux. S’il y a vraiment des indices qui vous rendent épidermiques et malades, il ne faut pas céder et, dans ces cas-là, réduise voire éloigne-toi totalement des personnes « malveillantes ».

Tu n’as pas à supporter que votre collègue de bureau te surnomme Marguerite parce que vous tirez votre lait, si tu le vis mal ! Si les explications, le questionnement et l’introspection n’ont pas fait effet, tu as tout le loisir du monde d’ignorer l’individu voire d’en faire mention à tes supérieurs.

Il est possible, en adoptant une posture d’observateur, de ne plus sentir aussi vivement les remarques comme des critiques. Si l’on considère que l’autre évoque quelque chose de son vécu et de ses besoins par sa remarque, il est possible de l’emmener dans son propre questionnement, au lieu de rester sur la surface réflexive. A partir du moment où l’on rentre dans sa voie de pensée, il est possible de sortir de la sensation d’être jugée et en plus, d’améliorer le lien avec la personne. Celle-ci sera probablement étonnée, puisqu’elle devra approfondir sa réflexion sur le sujet. Les 4 étapes de la CNV (Observation des faits ; sentiments ressentis ; besoins qui s’expriment ; formulation d’une demande, voir mon article sur la CNV) sont des outils inestimables face aux personnes qui vous agacent !
J’espère que cet article sera une aide pour parer aux phrases piquantes. Peux-tu me dire quelles ont été celles qui t’ont le plus ennuyées ? Et celles où n’a pas su trouver de réponse ? Met un commentaire !

A la prochaine, car la curiosité n’est jamais un vilain défaut !

7 commentaires sur “Comment faire pour que les autres acceptent mes choix ?

  1. Merci pour toutes ces petites (mais grandes) astuces. Je pensais que mes proches me soutenaient mais je me rends compte que non.
    Votre article me réconforte quand aux réponses et attitudes à tenir fasse à certaines situations. Je vais bientôt laisser mon enfant à la garde de mon père qui ne comprend pas pourquoi je ne laisse pas pleurer ma fille… Je sais comment faire pour lui exposer les choses maintenant 😊

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    1. Merci à toi de ta lecture !
      Pour ton père, il y a pas mal de petites vignettes vidéo de Catherine Guenguen qui expose les conséquences du laisser pleurer.
      Je te souhaite du succès dans les explications et relation à avec tes proches.
      A bientôt ! 😊

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  2. Merci !!
    Je ne pensais pas avoir autant à me justifier de vouloir faire du bien à mon bébé. Même des personnes que je pensais avisées se révèlent finalement dans l’adultisme et dans la vvo.
    Le mieux est de se faire confiance, de se dire que l’on préfère se tromper dans ce sens que dans l’autre. Et puis finalement de lâcher prise. Car au final ; qui essaie t-on de convaincre quand on se justifie ?
    L’argument massue aussi c’est de faire l’innocente : mon enfant pratique la dme, quand on me critique je réponds « il y a une autre méthode ? Je ne savais pas, c’est mon pédiatre qui m’a dit de faire comme ça » 😁

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    1. Bonjour !
      J’ai moi même été étonnée de cela… Et de constater que les vieux préceptes d’éducation ont la peau si dure malgré toutes les preuves qui vont à leur encontre. L’important est de se faire confiance en effet, et de ne pas céder à la pression.
      Belle continuation ! 😍
      Au plaisir de te revoir comme lectrice.

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  3. ma belle-mère prend 1000 photos minutes de notre fils, c’est en soit mignon mais du coup mon fils de 9 mois se retrouve avec un téléphone sous le nez toutes les 30 secondes et puis il y a eu le petit extra qui m’a vraiment énervé. Elle lui a tendu son smartphone pour qu’il se voie et joue avec. J’ai pris son téléphone des mains ( de ma belle mêre) et lui ai dit d’un ton un peu ferme (a elle) que cela ne me faisait pas rire du tout. Le souci étant que sa propre fille laisse ses 3 ados jouer aux jeux vidéo ou devant un écran sans arrêt. Alors je ne sais pas comment lui dire que je suis contre et que ce sont mes valeurs éducatives sans implicitement critiquer les choix de sa fille ou la vexer elle? Merci

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    1. Bonsoir

      Avez-vous trouvé quelques ressources en lisant l’article ?

      Il faut bien distinguer les âges des enfants! 🙂
      Vous pourriez simplement lui expliquer que les écrans polluent nos relations et principalement l’évolution des enfants. Vous avez cet article qui pourrait peut-être vous aider: https://curiositebienveillante.wordpress.com/2019/01/28/fais-ce-que-je-dis-mais-pas-ce-que-je-fais-les-ecrans-en-question/

      La façon d’aborder votre belle-mère dépend de votre relation avec elle.
      Essayer de savoir pourquoi elle use tant de son smartphone et vous pourriez discuter de cela très calmement. 🙂

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